Les Artisans doivent vivre

Solidarité & Progrès, tract diffusé le 13 Novembre 2013

Nous soutenons totalement la mobilisation des artisans, commerçants de proximité, petites entreprises du bâtiment et travailleurs indépendants pour le droit de vivre et de produire. Notre apport est d’inscrire ce soutien dans une politique d’ensemble qui rétablisse la croissance et le développement mutuel en France et en Europe.

Vivre et construire avec un ordre économique juste, tout de suite

Nous sommes conscients que l’artisanat représente plus de 10% de la population active, plus de 10% de la valeur ajoutée par les activités marchandes non agricoles et non financières et 10% de nos exportations. C’est l’avenir de la France qui est en cause, des hommes et des femmes qui assurent le maillage de nos territoires. Il est donc scandaleux, comme nous le dit le président de la CAPEB, que sa profession perde un emploi chaque demi-heure et que les carnets de commande aient été réduits de moitié en 3 ans. La réalité est que jusqu’ici les responsables politiques ponctionnent ce secteur productif et l’asphyxient tout en venant au secours des banques qui ne sont même plus capables de faire du crédit à l’économie réelle !

Tout de suite, il faut arrêter le renflouement de ces banques qui spéculent à notre détriment à tous et prendre les mesures minimum nécessaires aux artisans, commerçants et travailleurs indépendants qui sont, eux, à la base de l’économie réelle :

- mettre en place une TVA à 5,5% simple, lisible et efficace pour tous les travaux d’entretien et d’amélioration
des bâtiments ;

- lutter contre toutes les formes de concurrence déloyale (sous-traitances en cascade, recours à des travailleurs détachés pour écraser les « coûts sociaux »…) ;

- abaisser les charges fiscales et sociales, qui frappent les « petits » qui ne peuvent se défendre et épargnent
les « gros » avec leurs conseillers fiscaux parfois anciens de l’Administration ;- accroître les dotations au budget de l’Etat en faveur du Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC).

Le but doit être d’harmoniser le local et le social, la proximité et l’efficacité du travail. Il faut revenir à une vraie politique d’aménagement du territoire ! Une expérience très intéressante de protection du commerce de proximité et de l’artisanat a été lancée à Puy Guillaume (Puy-de-Dôme) pour résister au rouleau compresseur de la grande distribution. Il n’y a donc pas de fatalité, on peut faire si on en a la volonté. 

Redonner la priorité à la création et au travail humain

Le problème est que dans le système financier dominant actuel, celui de la City de Londres, de Wall Street, de l’euro et de la bureaucratie de Bruxelles, chacune des mesures que nous défendons sera rejetée. Car l’Europe et l’économie qui ont été mises en place depuis plus de quarante ans l’ont été pour une libéralisation financière, par une oligarchie et à son avantage. Contre le travail humain, contre les peuples et contre les nations. Il faut donc que notre lutte pour des mesures justes, tout de suite, soit soutenue par un engagement pris à court, moyen et long terme de combattre pour un monde dégagé de la dictature de l’oligarchie financière et de la fausse Europe qui nous étrangle.

Combattons pour une vraie Europe, une Europe des patries et des grands projets communs de développement,
une Europe brisant les chaînes de l’argent Roi et se remettant au service des peuples ! Il faut pour cela séparer les banques de dépôt et de détail de celles qui spéculent sur les marchés, afin qu’elles soient à nouveau au service de l’économie et des grands projets de développement mutuel. Il faut aussi retrouver notre souveraineté monétaire, pour financer par du crédit public de grands projets de développement à long terme. Il ne faut pas sortir de l’euro pour se replier vers un national monétarisme, mais pour s’associer entre pays libres pour créer en commun les richesses de demain, sans la tutelle cynique des Barroso, des Draghi, des Van Rompuy ou des Lagarde.

Pour ces grands projets, il faudra des millions d’artisans, de commerçants et de travailleurs associés à chacune de leurs étapes. Les mesures justes que nous exigeons ne seront pas vues comme des coûts, mais comme des contributions au pot commun.

C’est ce que nous avons à vous dire. Dans une France menacée de chaos social, où si ça continue, attention, un jour ça va péter, il faut un horizon pour s’en sortir, pour nous-mêmes et surtout pour nos enfants et petits-enfants. A nous et à vous de jouer, pour faire un pari sur l’avenir humain en sortant des casinos financiers.


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